l'ordinaire extra.

Publié le par Sherwood

Simplement pour vous montrer que je ne suis pas mourute (je crois que le temps que je consacre a mon blog a été drastiquement réduit depuis mon adhésion à la fesse sociale) ; voici un petit articlounet récapitulatif de la vie quotidienne dans la capitale.

 

Cette semaine, j'ai appris que je devais changer ma vie, revoir mes estimations à la grosse baisse, constaté que les Japonais sont hypocrites, conduit le métro, réclamé une dédicace, vu des scènes de vie exubérantes et des gens chelous, passé une nuit blanche en Espagnol, marqué mon territoire sur un monument historique et rassasié mon disque dur.

 

Par quoi je commence ? (question réthorique puisque vous ne me répondrez pas. Tant pis, je commence)

 

-Gens chelous-

Il faut préciser que depuis que je fréquente la femelle Alpha au surnom de biscuit, je suis sollicitée par des gens louches de sexe mâle (ou alors j'y prête attention grâce à elle ?), cherchant sans aucun doute à déclencher une quelconque activité reproductive (en tout cas, c'est la déduction logique de telles manoeuvres de parade. Mais j'espère me tromper sur leurs idées). Ces hommes sont appelés "relous". Il y en a de tous types, du plus discret au plus entreprenant, mais en moyenne il y en a un par semaine ; et si l'on compte les "compliments" jetés dans la rue, ça peut monter à quatre (je n'a pas le level d'une femelle alpha, heureusement). Cette semaine ne fit pas exception, avec un forcéné de la sonnette cherchant à tout prix à savoir comment j'allais ; un siffleur de chat et un conducteur de camion me déclamant son amour éternel (bon là, j'exagère, lui, c'était la semaine dernière).

Mais comme gens chelous, on a aussi des passagers du métro. J'ai vu une fille sucer son pouce. Une grande fille, je précise, qui devait avoir dans les 18 ans. Effarant.

 

-Le Japonais-

Dans la rue, un homme m'a demandé son chemin. Comme il ne parlait pas Français, il me l'a demandé en Anglais. J'ai cherché à comprendre ce qu'il voulait, et s'apercevant que je ne lui serais d'aucune utilité, il a souri gentiment et m'a dit "harigato" (chouette un mot que je connaissais). Il faudrait lui dire qu'en France, on ne fait pas le gentil quand la personne en face ne nous a rien apporté. Pire, on lui laisse bien comprendre qu'elle est nulle. Tout est alors clair entre les deux protagonistes. Un remerciement sans avoir apporté d'aide, c'est choquant dans nos contrées camembertines.

 

-Scènes de vie-

J'ai, de par mon "métier",  pu assister à la bagarre entre une Anthidie et un Bourdon. Le pauvre s'est fait mettre K.O. direct, elle lui a sauté sur le dos et l'a frappé derrière la tête. Il a mis du temps à se relever.
Puis j'ai lu sur un écriteau : "Vous pouvez vous asseoir sur les rondins de bois afin de ressentir au plus profond de vous-même le parfum des plantes qui vous entourent". Hurlement de rire devant l'incongruité de la phrase.

J'ai assisté à des cours de Taï-chi, comme il y en a tous les matins dans les squares, entendu des nourrices se plaindre de leurs gamins qui ne mangeaient que si c'était mixé ; et marché pieds nus dans les trèfles à quatre feuilles imbibés de rosée. Si tout le monde marchait dans la rosée au moins une fois par semaine, le monde irait bien mieux.

 

-La nuit blanche en Espagnol-

Quand on ne voit les gens qu'une fois par an, et qu'ils passent par Paris seulement en transit pendant la nuit, on préfère rester éveillé que dormir. C'est pourquoi j'ai demandé à Ana-l'Espagnole de ne pas dormir, et nous nous sommes promenées dans Paris avec mes aminches, crevés eux aussi. Le Paris nocturne est étrange. Sans doute que la masse de personnages saouls et demandant une "zgarette" n'y est pas pour rien. A moins que ce ne soit dû aux rues vides, à Paris-Plages désert et éclairé de façon lugubre. Ou aux troupeaux de rats sur les berges de la Seine, aux squares fermés et aux toboggans vides. C'est dans un parc comme ça que j'ai fait pipi sur ce qu'il reste de la Bastille. Une façon de s'approprier l'Histoire. 

 

- La conduite du métro-
J'aime bien me mettre dans le premier wagon du métro et regarder les rails par la vitre teintée. Et aujourd'hui (ligne 7, je vous mets au courant, si vous voulez faire pareil), le chauffeur s'est retourné vers moi et... m'a invitée à m'asseoir à côté de lui. Un gars sympa ! Il m'a dit qu'il n'avait pas le droit de faire ça, mais que c'étaient les vacances alors qu'il ne pensait pas tomber sur un contrôleur. Du coup j'ai pu profiter du voyage avec le point de vue d'un chauffeur. Les rails qui défilent, comme c'est chouette. En trois phrases échangées, Ali (c'est son nom) m'a dit que j'étais vachement négative. Ça pique. Ainsi, même à quelqu'un de totalement inconnu je parais négative ?

 

- Les ambitions-

De la scène précédente découle mon besoin de changer. Il faut toujours un évènement déclencheur (dans les contes du moins) ; et là, l'inconnu qui me dit ce que seuls des gens m'ayant scrupuleusement observée me disent, c'est choquant. Pourtant, un autre inconnu qui a lu ce blog m'a dit qu'on y repérait des sourires. Alors hein. Mais aussi, le chauffeur m'a demandé ce que je faisais dans la vie. Alors à part "rien", que dire ? Je voulais changer le monde, il va falloir revoir mes estimations à la baisse. Et l'autre qui préconise de viser la lune*, je lui dirais bien deux mots. Quoi il est mort ? Il l'a fait exprès, l'enflure.

 

- Le disque dur-

De par mon "métier", toujours, je prends des tas de photos d'insectes. Et il faut que je les identifie et les classe ; ce que je faisais dans mon ordinateur. Chômage technique aujourd'hui : l'ordi est plein. Plein de chez plein. Il faut vitement que j'aille acheter un bon gros disque.

 

- La dédicace-

Eh oui, samedi dernier, j'ai été la première personne inconnue à demander une dédicace à Navo, l'auteur de la Bande Pas Dessinée. Longue vie à l'artiste !

 

 

Bref, une semaine ordinaire. Paris, c'est une cascade de petites choses qu'il faut savoir apprécier pour trouver la vie belle. C'est une avalanche d'anecdotes quotidiennes. Et il y en a qui se demandent encore pourquoi je ne veux pas la quitter !

 

 

 

 

* "Il faut toujours viser la lune, car même en cas d'échec, on atterrit dans les étoiles", disait Oscar Wilde (mais vous le saviez bien sûr)

Publié dans vaguement

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H
<br /> <br /> Bon ba pour les ambitions, on en est au même point !<br /> <br /> <br /> <br />
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