Printemps

Publié le par Sherwood

Parce que voilà, il faisait beau, alors ont a joué les Parisiennes.

On voulait de la verdure, ces choses qui sont rares dans la grande ville des brumes jaunâtres, et l'On s'est décidées sur le Très-loin.

Sur le blog officiel de la forêt choisie, il y avait un écureil en photo. Ce détail a fini de me décider. C'est stupide, mais c'est ainsi. Les écureuils, on n'en voit guère à Paris. On n'en voit que sur le campus de Poite d'ailleurs. Non, je n'en ai jamais revu depuis. Non je n'ai pas honte parce que j'aime le gris. Mais aussi les petits machins qui font "iiik" en galopant partout avec leur queue touffue. Et aussi les bourdons, mais il y en a plein à Paris.

Bref. J'avais dit oui. J'avais dit oui aux deux heures de transport sous l'accablant soleil frais de ce début de printemps. Je n'ai même pas bronché au franchissement des limites de mon cathéter urbain, la sainte zone deux. Je n'ai pas bronché quand les contrôleuses m'ont tiré les sous de la carte en me disant que j'avais pas pris de billet.

Pour les non-Parisiens, sachez que l'île-de-France est divisées en zones selon son degré de sauvagerie. Les zones 1 et 2 correspondent à la vraie Paris. Le reste, jusqu'en zone 8, c'est la brousse. Quand on a une carte de métro de jeune écolier payée seulement pour les zones 1 et 2, on a quand même le droit d'aller dans la brousse du vendredi soir au dimanche soir, gratuitement. Quand on n'est plus écolier, on doit payer très cher parce qu'on prend quand même le RER pour aller si loin. Mais, évidemment, le RER commence en zone autorisée. Donc, en montant dedans, la carte minimale est valide. Et soudain, en plein milieu du trajet, elle ne l'est plus. Alors faut payer très cher. Ou alors il fallait trouver où était le guichet avant de monter. Mais il aurait fallu aborder des gens sans doute, alors je ne l'ai pas fait. Donc j'ai eu une amende.

Mais aussitôt la fin du voyage (du très long voyage), ça ne m'a plus du tout tracassée. Ils nous avaient promis de l'écureuil sur le site, eh ben ils en ont mis en vrai !

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100 5490Oui, on ne le voit sans doute pas sur la photo, mais moi je le sais, il y a un écureil caché dans l'arbre, en train de nous observer avec sa face et ses manières de rat. Où est Charlie l'écureuil rien que pour vous !

 

Nous avons aussi vu des papillons, et des bourdons, et des centaines de milliards d'araignées au dos blanc qui bondissaient entre les feuilles.

 

La vraie nature en vrai dans la vie quoi ! Avec des vraies couleurs et des vraies textures carrément palpables. J'ai trompé mon cher ordi pour toute cette réalité augmentée, mais je ne le regrette pas du tout.

Bien entendu, nous avons parisiennement surtout apprécié les graffitis et les usines abandonnées lors du chemin aller, et les ouvrages urbains au sein même de la forêt. On ne peut pas se défaire de sa nature.

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C'est tout de même chouette de prendre un bol d'air de temps en temps. Pas trop fréquemment non plus quand même, après ça rend accro, il paraît même qu'il y a des gens qui vivent dans des lieux presque aussi sauvages que celui-ci (moi-même qui vous parle, je connais de loin certaines personnes vivant à moins d'un demi kilomètre de l'océan, mais ce sont forcément des gens perturbés).

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Cette inconscience et cette appétence momentanée pour le vert doit être dûe aux effluves particuliers qu'émane l'air printannier. Cette odeur de chaleur nouvelle et ce pollen obscène qui vole doit forcément troubler le système nerveux.

 

Pour le chemin du retour, nous avons vécu la plus bandante des expériences. Mon acolyte a osé parler à la conductrice du RER, et lui a demandé si on pouvait aller dans sa cabine. Nous l'avons épuisée de questions : "C'est marrant, vous demandez plus de choses que les stagiaires !" mais elle semblait contente d'avoir deux folles pour lui changer les idées. Et nous avons admiré le paysage des animaux écrasés sur les voies tout en apprenant une foule de choses au sujet des trains urbains.

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Je dois encore avoir des grains de nature dans le nez. Je viens de penser que tout de même, deux heures de train et 25€ d'amende, ça revient au même que d'aller à Poitiers. Je pense passer samedi prochain dans la ville mirifique... à suivre.

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