Avec des fesses et des zizis

Publié le par Sherwood

Chers amis, je dois vous faire une confidence : j'ignore ce qu'est l'érotisme. La pornographie, j'ai compris : c'est montrer des actes reproductifs humains (au passage, ça doit donner envie de vomir, non ?). Mais l'érotisme... qu'est-ce ? Quelle est la différence ? Il y a une histoire de "désir" à "éveiller" me semble-t-il... Bon. Alors les boulangeries sont érotiques ? Puique leur odeur éveille le désir de ce qu'elles contiennent ?


Non, je n'ai rien compris. Voir un sein ne m'évoque pas spécialement autre chose que du dégoût, du recul, de la répugnance... Alors que c'est ça, apparemment, l'érotisme.


100_4321.JPGDans l'unique but de me cultiver, bien entendu, et saisir enfin cette nuance ténue entre l'émétique et le prétendûment émoustillant, j'ai visité dans le quartier consacré le musée de l'érotisme.
Petite précision, ce musée n'est pas gratuit, hé oui, d'habitude quand je trouve le temps d'aller dans un musée il est gratuit, parce que hein, namého, mais là, que ne ferait-on pas pour tenter de comprendre... Il est donc payant, mais moins cher si vous possédez une imprimante (ou si vous avez la possibilité d'imprimer, ailleurs) pour vous construire des bons de réduction. De toute façon, ça les vaut, je vous l'assure.

Voilà pour les préliminaires. Entrons dans le vif du sujet. Sept étages ! Des centaines d'objets quéquettoïdes, des dessins, des gravures, des estampes et des photos montrant des femmes aux prises avec des monstrueux zizis dans toutes sortes de postures acrobatiques.
J'y ai appris que le phallus, ce symbole viril, avait avant tout une vertu protectrice. C'est pour ça qu'un grand nombre d'objets de la vie courante présentaient cette forme. Mais alors ! La Tourifelle, ce n'est pas, comme on le croit, un signe de complexe de la part des Parigots. Que nenni ! Point complexés du tout, mais plutôt dévoués à leur totem protecteur ! Je comprends une chose, au moins.


Comme vous le savez, la religion chrétienne dit que bouh le zizi c'est mal ; mais les autres courants de pensée trouvent que c'est bien de faire du sexe, que ça détend, que ça recentre les énergies. Alors on y va pour faire des petits livres instructifs destinés aux jeunes (ouais des BD porno quoi), et puis, on n'hésite encore pas à transformer chaque objet en sexe. Les choses en long, en pointe, on en fait des attributs mâles, et les choses en rond, en creux, des attributs femelles.


Un étage ou deux traitaient des maisons closes, de la vente du sexe, et de la façon de le vendre surtout. Photos d'époque, cartes de visite des "maisons de société", maisons de poupéede passe, miniatures... fort charmant. Suivait la diffusion d'un film pornographico-humoristique muet et en noir et blanc, extrèmement bidonnant. Sur le côté "porno" en fait je doute. Les gens étaient toujours vêtus. Une braguette s'ouvrait de temps en temps pour faire sortir l'engin, vite caché par des manoeuvres feintes. Un film drôle en fait. 

Puis venaient les trois derniers étages d'expositions temporaires.
Bon, le premier des trois, c'était une expo clairement porno, là, je ne crois pas me gourer. Le magazine "Couples" (si vous connaissiez, merci de me le faire savoir, que je ne vous fréquente plus) exposait ses couvertures et ses courriers de lecteurs... principalement des narrations de récits exhibitionnistes et des polaroïds d'organes génitaux. Beurk.

Mais l'avant dernier étage était sublime. On y voyait les illustrations d'un livre : "contes de la fève et du gland" de Nicole Claveloux. Et là... wahou. Des sublimes dessins en couleur, représentant des personnages fantastiques dotés fièrement d'organes génitaux dont ils faisent un joyeux usage.100_4330.JPG

 

Et le dernier étage. Mon préféré. Le moins érotique de tous, apparemment. Des squelettes dans toutes sortes de 100_4338.JPGpostures (même un Rascar Capac), des sabliers et des... couteaux ! Mais des couteaux... haaaaa bandaison.
(les couteaux éveillent en moi un fanatstique désir admiratif, sont-ils des objets érotiques ?). Les oeuvres de Jean-Marc Laroche, c'est juste du bonheur.
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Le sous-sol, enfin, présentait un amas hétéroclite d'objets amusants (bilboquet géant, bijoux d'anus...). J'ai adoré les sculptures de spermatozoïdes, avec les "spermatozoïdes de geôlier" (reliés en chaîne), le "spermatozoïde introverti" (spiralé sur lui-même)...
Et des dessins magnifiques, d'un auteur dont j'ai oublié le prénom, monsieur Barbe. Et rien à dire parce que juste mais trop wahou quoi.

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En résumé : je crois que la différence entre pornographie et érotisme est simple. Les deux parlent de cul, mais le premier fait vomir. Le second est difficilement décelable, il dégoûte parfois.
Si vous avez des émotions humaines bien rangées, vous pourriez peut-être m'expliquer ?

Publié dans Lutèce

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